A l'écoute des dix tires de son album éponyme un constat s'impose: le noir sied bien à
Lunt. Les expérimentations sonores présentes sur cette album ont en effet une tonalité commune: une certaine noirceur, mais entendons-nous,
Lunt évite l'écueil d'un album claustrophobique et glauque, et ne s'enferme pas dans une désespérance sans issue.
Loretta is dreaming, morceau d'ouverture, sorte de croisement qui aurait viré au cauchemar entre
Rothko et
Tortoise, étire ses atmosphères crépusculaires à coup de guitares distordues sur fond sonore inquiétant.
Love is wasted time est une pop song déviante qui titille l'auditeur grâce à des sons de guitares savamment trafiqués.
La suite de l'album confirme le goût de cet artiste talentueux pour les guitares, dont il tire des sonorités étranges et variées. Une grande attention est portée aux ambiances sonores:Lunt a fait le choix d'un post-rock sombre, mais étrangement, l'auditeur sort souvent épaisé de l'écoute de certains morceaux, comme sur
The black butterfly.
Attardons nous un peu sur
Hope's twilight, magnifique morceau où le chant mélancolique de
Lunt s'accorde délicieusement aux guitares : un rêve flottant que l'on souhaiterait entendre se prolonger.
Waiting for expectations,
One day le confirment: Lunt avance en équilibre sur un fil musical tendu entre dissonance et sonorités plus caressantes. Cet entre-deux fragile fait paradoxalement la force de cet album, sa difficulté d'approche peut-être aussi: la musique de Lunt, comme toute bonne chose, se mérite!
Et si vous aimez
Lunt, écoutez le très bon split album en collaboration avec
Virga, sorti en Février 2004 toujours chez
Unique records
Chroniqué par
Imogen
le 21/03/2004