Ambiances vaporeuses ou oniriques au centre desquelles tournoit en panache le plus abstrait de la drone music. Ceci pourrait faire office d'introduction à la musique de
Paul Wirkus, histoire de donner une idée. Proche de
Ambre, sans pour autant marcher dans ses pas,
Inteletto d'amore semble voisin de la perfection métronomique tant ici tout y est calculé, millimétré, placé avec rigueur. Et pourtant, le hasard règne en maître offrant de cette manière ses lettres de noblesse à une musique ou l'imprévu est une qualité. Mutations clicks'n'cuts, bleeps en tout genre et nappes hypnotiques dessinent au fil des minutes le versant le plus planant de la montagne electronica. Une fois à l'intérieur, il est difficile de se sortir du mouvement perpétuel et incessant qui s'opère. 41 minutes, ça passe très vite. Impossible de résister, surtout après les trois chefs d'oeuvre qui ouvre la danse, à savoir l'étrange
Wlot, l'inquiètant
Blask ou l'organique
Physikerin. Invitation à l'introspection, moteur de l'imagination, les superlatifs viennent à manquer, et pourtant, incalculables sont les tenants et les aboutissants de ce genre de disque, entre expérimentation pure et recherche astucieuse de nouveaux schémas de création. Grâce à leur structure faite d'ananchronismes, les huit morceaux se suivent sans se ressembler et posent de nouvelles perspectives à nos tympans avides de découverte. Très au fait de l'évolution musicale,
Paul Wirkus s'impose à présent comme une valeur incontournable de la scène électro-ambient actuelle.
Encore un artiste inspiré, pour une production inspirante.
Chroniqué par
Yragael
le 12/02/2004