Le groove. Tout ici, ou presque, est affaire de groove. Frénétique ou lourd, torturé ou plus posé, c'est bel et bien le rythme qui définit au mieux la musique de
Larvae. Et le spectre rythmique se veut large et diversifié. Pour s'en laisser convaincre, il suffit d'écouter des titres comme
Refuse, expérimental et bourré de fractures en tous genres, ou le remix de GENETIC en plage 2, plus calme et commun, élaboré sur la superposition de nombreux éléments sonores tendant à créer un tapis basique mais recherché.
Fashion victim teste l'alliance singulière entre beat saccadé et basse profonde, plutôt sombre, rappelant
Ez3kiel ou
Axiome. Le coup de maître viendra ensuite de
Redline version, cherchant à tout prix la force pesante, accumulée dans un groove proche du breakbeat, allié aux tergiiversations dronesques de circonstance. Autre morceau, autre ambiance avec
The voice collapse, noisy et ambient, agité de l'intérieur par un tempo distordu et grésillant, proche du style d'electronica allemande que peut offrir
Ad noiseam et que
Larvae semble avoir reconnu et ingéré. A nouveau,
Philistine redresse la barre grâce aux nombreuses cassures occasionnées au sein même de sa structure. Le trio d'Atlanta prouve alors qu'il sait faire aussi bien que quiconque en matière de modification créative, véritablement dévolue à la musique electronique moderne.
Unbranded se veut plus dur, dessinant un paysage sonore fait de drum n'bass intransigeante évoluant dans un magma de nappes oppressantes et circonstancielles. Enfin,
Crazyeye reprend les mêmes ingrédients, pour faire monter la sauce avec facilité, sur une cadence soutenue de jungle rugueuse et métamorphique qui n'est pas sans rappeler le travail de BEEFCAKE.
Effectivement, tout semble déjà dit et entendu, mais force est de reconnaître que tout est bien réalisé et annonce des lendemains prometteurs. Dommage de s'en priver.
Chroniqué par
Yragael
le 31/12/2003