Simple et complexe. Comment définir précisement la musique de
Lys. Un savant mélange d'electro, de chants rituels et parfois d'ambient, noyé dans une mer rythmée et hypnotique, transe et méditative à la fois. La rencontre parfaite entre l'organique et le numérique, l'un en permanence au service de l'autre. Ensuite, il y a les ambiences. Toutes différentes, aucune ne laisse indifférent. Tantôt déraisonnées et tantôt proches de la félicité. Parfois pleines et sans arrière pensée, parfois graves et touchantes. On sent d'emblée qu'il est question ici de quelque chose de très personnel, d'une approche détérminée et en même temps hésitante, ne sachant trop quelle direction choisir.
Lys s'éparpille aux quatre-vents mais reste uni. Peut-être tout simplement une musique libre, loin de toute étiquette ou classement. Un avantage certain, la richesse instrumentale. Basse, guitare, batterie, percussions en tous genres, chants, clarinette, rabab, flûte, pandero... Sans compter les innombrables samples, très nettement orientés vers les sonorités acoustiques et traditionnelles. Chaque plage du cd raconte une histoire différente, propose de nouvelles visions. Cependant, s'il fallait en décrire quelques unes, ne serait-ce que pour donner une vague idée, le choix serait difficile, puisque toutes uniques et en même temps presque conceptuelles.
A savourer de toutes ses oreilles, on trouve
Syrthe, rythmée mais calme, distillant une douce harmonie, apaisante et légèrement mélancolique.
Karn-ava et son revirement de situation, d'un violoncelle sombre à une guitare vindicative et bluesy.
Kaloat et son groove electro, accompagné de la voix possédée de Phil Von (
Von magnet), naturellement posée sur un fond sonore évoquant une forêt tropicale.
Eden et son ambient vaporeux et mouvant, typique du genre et très réussi.
Solstis, qui s'ouvre sur un superbe duo Fred / Francesco Banchini (
Gor), avant de laisser place à un mix très classieux de groove electro allié aux incursions d'un pandero et du chant pénétrant de Francesco. Ou bien
Lady massaya, plus solennel, inflexible, emporté par sa propre tension, sensuel, et sacralisé par Christian Wolz. Autre titre, autre atmosphère durant
Rielya, triste et déchirant, entre plainte tzigane et harpe réiterant à l'infini sa mélodie accablée. Il reste encore des morceaux non présentés, mais d'un autre côté les explications ne suffisent pas toujours.
Vivement conseillé aux amateurs de musiques hautes en couleur.
Chroniqué par
Yragael
le 17/12/2003