C'est vrai qu'on entendait plus parler de
Black Lung depuis quelques temps. Heureusement,
The Sound of Meat débarque chez Ant-Zen sans préavis en cette année 2003. Première constatation, c'est un vinyle. Deuxième constatation, il ne propose que cinq morceaux, ce qui n'est guère mieux que les quatre de la précedente production,
Profound and Sentimental Journey, EP de 2001. Sorti de cette petite frustration personnelle, il faut reconnaitre que David Thrussell offre ce qui se fait de mieux en terme d'electronica rugueuse, froide et passablement dérangée. Hormis une introduction parlée, décrivant avec beaucoup d'ironie ce qu'est le concept du "son de la viande", il faut bel et bien s'attendre à en prendre plein les oreilles.
First Movement débute sur un magma de gargouillits informes, saturés et aggressifs, rappellant par moment
Brighter Death Now, avant de laisser place à un groove indus, bien représentatif et efficace.
Second Movement se veut plus lent et plus anormal (si toutefois une notion de normalité peut être découverte dans un tel carnage sonore). Le rythme est toujours présent, dur et cyclique, percé ici et là de bruits désagréablement écorchants, tandis que
Third Movement défie les lois de la rythmique, enchaînant breaks et cassures, sans laisser la moindre place à un second plan, quel qu'il soit. Enfin,
Fourth Movement termine d'enfoncer le clou de l'inquiétant avec son hymne dronesque, hommage improbable aux animaux morts sur le chemin de l'abattoir. Personne n'aimerait être cet animal, mais de quelle forme de vie est-il question au juste... ?
Encore une dose de métadone électronique pour faire patienter ceux que la patience ennuie. Le nouvel album de
Black Lung se fait désirer, mais peut-être est-il préférable de créer deux bons EP, plutôt qu'un mauvais album. A suivre...
Chroniqué par
Yragael
le 27/10/2003