A Silver Mt Zion qui s’était déjà entouré du
Tra-La-La Band pour le précédent album
Born into Trouble as the Sparks Fly Upward s’est rebaptisé pour cet album :
The Silver Mt Zion Memoral Orchestra & Tra-La-La band With Choir
En effet, si
A Silver Mt Zion continue de jouer avec nos sens, en nous plongeant dans un post-rock symphonique de toute beauté, cette fois-ci des chants font leur apparition lui apportant un aspect mystique.
Fini le format classique des précédents albums et place à quatre morceaux de quinze minutes enregistrés au studio Hotel2tango, chacun étant partagé en plusieurs phases qui suivent des mouvements de crescendo et de decrescendo sur des explosions de guitares et de batteries se rapprochant des premiers albums de
GYBE!.
Sur le premier morceau
Sow Some Lonesome Corners So Many Flowers Bloom, les chœurs vous invitent petit à petit à plonger dans un post-rock tribal, pour se transformer en un chant religieux, étrange, spirituel et unificateur d’une communauté en proie à disparaître (puisque c’est bel et bien cela le thème de l’album). Les influences de
Pink Floyd sont certaines. Puis les prières s’arrêtent pour laisser place à une musique symphonique planante qui vient s’éteindre à la fin du morceau dans le grondement de la batterie et le soulèvement des violons. Un moment intense qui ne s’arrête pas à ce magnifique morceau (sans doute le meilleur).
Sur
Babylon Was Built on Fire – Starsnostars le chant extrêmement plaintif (peut-être trop) d’Efrim accompagne quelques notes de guitares et de contrebasse sur une symphonie toujours aussi céleste, avant d’exploser dans un déchirement se faisant écho comme sur le morceau
Take These Hands and Throw Them in the River de leur précédent album.
American Motor Over Smoldered Field gagne en puissance tout au long de ces douze minutes. Commençant comme une balade à la guitare accompagnée de la voix d’Efrim, il se poursuit sur une phase plus symphonique, avant de se métamorphoser pour éclater au rythme de la batterie et des guitares (peut-être un peu trop fouillis).
Le dernier morceau
Goodbye Desolate Railyard est une symphonie chaloupée, menée par les violons et le piano qui s’unissent aux guitares dans une distorsion expérimentale intense. Puis le silence s'installe ; seuls des bruits ferroviaires raisonnent au loin, pour enfin conclure sur quelques notes de guitares folk accompagnant le chœur pour une ultime union de cette communauté.
Si quelques uns trouveront sans doute qu’il y a quelques longueurs ou que le chant d’Efrim est trop irrégulier et irritant, voire qu’il chante faux, cet album ravira tout de même les amoureux de post-rock en quête de spiritualité.
Chroniqué par
Antoine
le 14/09/2003