Ayant découvert cet album sur le tard, je ne peux me rappeler de son impact direct sur le trop petit monde de la musique électronique. Ce qui est assez dommage, car
Dead Elvis a de quoi diviser les avis d'ordinaire les plus similaires et ce en vertu de son haut degré de métissage. D'abord musical. Vous me direz que c'est encore l'objet principal de toute chronique et vous avez presque raison.
Pour faire court, l'album est une sorte de voyage entre le downtempo et le rock, après un petit détour reggae/dub toujours dominé par cette approche free jazz décidément très en vogue à cette époque. Dans l'ensemble, le disque est fort agréable. Lisse et péchu à la fois, sombre et entraînant, il devient une référence pour recevoir vos amis comme vos amies au coin du feu ou encore lire votre livre favori si vous n'avez pas d'ami. Les ambiances se chevauchent avec beaucoup de maîtrise, ce qui évite tout risque d'ennui. La première polémique repose cependant sur cette même diversité. Si on peut apprécier l'ouverture d'esprit du groupe, la cohérence de l'album souffre quelque peu. Ce qui n'est pas forcément négatif. Mais peine à unifier le son des artistes. J'en viens à ma principale critique : on retrouve des influences presque trop marquées tout au long du disque. Ainsi
All That Glitters fait quand même penser au tiers de la moitié des chansons de l'excellent
Smoker's Delight de
Nightmares on Wax, les passages reggae nous amènent
Lee Scratch Perry sur un plateau d'argent et l'ombre des premiers maxis de
Air plâne quand même un peu.
Cependant, comment nier le fait que ce disque a énormément été plagié par la suite ?
Dirt nous fait ainsi drôlement penser à
Ya Mama de
Fatboy Slim, sorti trois ans plus tard. Et que dire de l'omniprésence des synthé... Enfin, l'ambiance de
Amber ou de
Sly semble également avoir été transposée sur certains morceaux du dernier
Boards of Canada... Et peut même rappeler les traits principaux de certaines productions émanant des petits génies d'
Anticon. Alors, copieurs ou innovateurs ? Je pencherai plutôt pour la seconde tendance, d'autant plus que l'album reste dans son ensemble très frais et ce même à l'heure actuelle. En définitive, n'hésitez pas à vous le procurer si vous aimez les artistes cités plus haut. Ou la musique de qualité. Ou si vous croyez que le King est encore vivant...
Chroniqué par
David Lamon
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