Les vélléités électroniques de la jeune Imogen Heap (21 ans) déjà présentes de façon discrète sur I-Megaphone, son album solo paru en 1998, ont eu l'occasion de s'affirmer de façon plus franche sur des collaborations avec Mich Gerber ou Urban Species. C'est donc naturellement que l'on retrouve la jeune femme aux côtés de Guy Sigsworth sur le projet électronique Frou Frou: le titre( allusion à un poème de Baudelaire) annonce la couleur: pas question de ruguosité ici car la musique est digitale, certes, mais caressante pour l'oreille, soyeuse et légère comme la mousseline , mêlant l'organique et le synthétique pour créer une texture de sons originale et homogène qui donne une atmosphère singulière à cet album. Les mélodies sont souvent pop, mais sans mièvrerie, les textes respirent une joie de vivre indéniable (on est loin de Angry, chanson Imogen Heap-première période)et la voix magnifique d'Imogen Heap est plus porteuse d'émotions que jamais: une voix sensible, tour à tour feutrée ou plus affirmée, respirations, timbre parfois presque voilé, toutes ces modulations apportent charme et sensualité à cette musique qui est un formidable écrin pour sa voix : c'est simple, on n'imagine personne d'autre qu'elle pour chanter ces chansons.
On peut être rebuté d'emblée par cette électronique douce et sucrée, mais Details fait partie de ces albums auxquels il faut accorder plus d'une écoute pour se forger une opinion, car il le mérite. Au-delà des titres qui font imméditatement effet, tels les tubesques let go ou beathe in, cet album possède de véritables petits trésors, tel l'orchestral Psychobabble, sur lequel on retrouve Mich Gerber à la contrebasse (déjà présent sur Let go), le sensuel Shh, ou encore l'entraînant Flicks, irrésistible, qui montre, à l'image d'autres titres, que la musique de Frou Frou est douillette, certes, mais jamais alanguie, et sait se faire efficacement alerte.
En définitive, cet album est une vraie réussite et possède de nombreux arguments aptes à séduire l'auditeur. Le talent vocal d'Imogen Heap, en est un, et de poids.
Chroniqué par
Imogen
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