Paru en 1999 sur le défunt label français NOISE MUSEUM,
Invasion of restera comme une pièce brute, intransigeante et confirmatrice de l'identité d'un son, celui de
Celluloid Mata.
La majorité des titres présents sont longs et assez linéaires. Linéaires car l'action de cette musique se fait sur la durée. Ici les mots qui prédominent sont : hypnotisme, rudesse et rigueur.
Log boot et
Everlasting rail sont construits de la même façon. Le tempo est le centre, véritable soleil artificiel, autour duquel gravitent atomes et nébuleuses, dans un grand chaos organisé.
Rhizome, tout comme
Cyborg colony rivalisent de puissance. Simple et direct, le groove se contente d'écraser, imperturbablement, comme un rituel immuable et incontrôlé. Puis,
Synd altered rains imago emporte l'auditeur dans une autre direction. Chocs métalliques et force machinale pour une danse industrielle et glaciale. Plus ambient,
Shore tente d'apaiser ce qu'il reste de conscience. Le rythme en retrait se laisse lentement submerger par une nappe électrique, mouvante et chimérique, jusqu'au silence.
F.price venus pénètre insidieusement l'esprit, avec ses sonorités cristallines et pures, tandis que
Convex retrouve la forme agitée et noisy d'un mécanisme rouillé sur fond de mélodie évidée et moqueuse.
Exit liquid achève les tympans faibles par sa cadence frénétique et surtout ses fréquences aiguës.
Contact, invade donne un instant la parole à la machine, puis
Cocktail hours (synd synthesis version) fait l'apologie de la folie, structure complexe et insoumise portée par une voix féminine torturée et robotiquement sensuelle.
Prose lan, qui arrive juste après, demeure electro et minimaliste. Pour finir,
Astrogrrl invite une dernière à la danse, tempo désarticulé et saturé à l'appui.
Un très bon album, qui pourrait en lasser certains par son sens répétitif, mais qui a le privilège immense d'être d'une régularité et d'une conception originale et réussie.
Chroniqué par
Yragael
le 00/00/0000