Attention : le hip hop underground n’est pas mort! Après 3 maxis reconnus plus que connus (ils rejettent en effet tout recours aux médias pour se faire connaître et comptent plutôt sur le bouche à oreille),
Poisson d’avril (1997),
Le franc tireur (1998) et
(1999), leur premier album est enfin sorti au début de cette année. Texte posé aux rimes censés mais toujours incisives et percutantes,
La Rumeur ne fait pas dans la demi mesure : le rap facile et commercial, très peu pour eux : ils sont là pour «injecter du sens là où on ne trouve que du sample». Si les thèmes abordés sur cet album sont pour certains assez répandus dans le milieu du hip hop,
La Rumeur sait y apporter un regard neuf et une véritable touche personnelle : de l’immigration (
Le cuir usé d’une valise) à la marchandisation de l’humain (
Les petites annonces du carnage) en passant par le racisme (
365 cicatrices ),
La Rumeur sait «choisir ses mots comme on commet un homicide». Appuyés par de solides bandes sons inséparables de textes sans concessions,
La Rumeur est aujourd’hui un groupe incontournable sur la scène hip hop francophone. A découvrir de toute urgence ce brûlot imparable.
Chroniqué par
Oropher
le 00/00/0000
par Dora The Explorer (le 28/05/2008)
Sacrilège!
La critique est bien trop courte pour caractériser cet album. Que dire?
Les mots employés relèvent réellement de la poésie.
"Il veille les yeux vides sur le carreau aride au mur de sa minuscule cellule.
Une cigarette mal roulée se consume et tremble aux bouts de ses doigts exsangues qui semble mourir le long de sa jambe.
Moha ne bronche pas, les mots sont froids, leur écho se cogne aux parois de cette cage qu’il partage
avec un rayon de lune voilée et quelques rats pressés, aux pas vifs et feutrés."
Les rappeurs n'étant pas en reste, l'ambiance est réelle tout a long de l'album. Les opus suivants, dans un style plus brut, n'ont d'ailleurs pas pu renouer avec celui-ci...