Belle découverte que ce projet de l'allemand Markus Rom dont l'étrange appellation – Oh No Noh – serait presque un palindrome à la To Rococo Rot, formation elle aussi allemande ayant sorti il y a plus de vingt ans de magnifiques albums à la croisée des genres post-rock et musique électronique (The Amateur View en 1999, Music Is A Hungry Ghost en 2001) et dont ce Kanzi semble préserver dans sa forme une certaine filiation. En tout cas, dans sa manière savante de concilier des éléments tantôt électroniques tantôt instrumentaux mais aussi dans sa capacité à créer une flopée de miniatures subtiles et poétiques, Oh No Noh touche en plein cœur avec peu et nous offre mine de rien l'une des pépites electronica de cette année déjà bien remplie.
Kanzi est ainsi un disque à la frontière des genres dont la beauté vient justement de cet interstice, celui de l'indécision ou plutôt du choix à ne pas vouloir choisir entre d'une part un mélodisme limpide servi par les arpèges doucement mélancoliques de sa guitare et d'autre part l'abstraction d'une musique insaisissable voire exploratrice créant son petit monde. Un monde échappant certes à toute définition précise mais certainement pas à nos sens.
Kanzi est en écoute intégrale à cette adresse.
