Accueil | dMute

Florilège musicopathe

: #26 : Chroniques d’une année sans musique (partie 2/2)



Seconde partie du diptyque consacré à quelques artistes ayant livré de belles œuvres en 2021...

Tel un lien vital, une énergie générée par les plus désespérés afin de garder cette proximité sociale, essence même de l’être humain, la musique va et vient, traverse les frontières, les époques, les mentalités et les difficultés. On l’a encore vu cette année avec ces groupes et artistes survivant.e.s, produisant de manière monomaniaque cette énergie qui rapproche les gens, qui met du baume au cœur et qui réchauffe les corps las et les âmes fatiguées. Sans nul doute, il y aura toujours de la musique pour insuffler cette énergie aux femmes et hommes en demande. Même dans une année sans musique, donc, la musique est présente, vibrant intensément en nous.

.

.

Connan Mockasin – Jassbusters Two (Mexican Summer)

.

.

À la suite du premier album de la « série » Jassbusters en 2018, Connan Mockasin présentait en cette fin d’année 2021 le second volet de sa bande originale fictive (ou pas) : Jassbusters Two. S’ouvrant sur ce qui semble être une cour de récréation animée par de jeunes écoliers (Jass Two, mais également sur Maori Honey), l’album reprend les codes du premier opus : on retrouve le même univers sonore, avec cependant des notes plus jazzy que son prédécesseur (K is for Klassical). Le titre Flipping Poles reprend d’ailleurs bien cette transe laconique et rêveuse présente sur les deux albums. L’immersion dans cette ambiance lounge mais un poil étrange donne à réfléchir sur les intentions de l’artiste : cherche-t-il à nous attirer dans son « daydreaming », ou au contraire à ce qu’on le sorte de ces limbes ? À l’auditeur de choisir ou non de suivre l’impatient Con Conn, le lapin blanc venu de Nouvelle-Zélande.

.

.

Chad VanGaalen – World’s Most Stressed Out Gardener (Sub Pop)

.

.

Les treize titres de World’s Most Stressed Out Gardener se découvrent comme des fruits étranges, dont leur créateur Chad VanGaalen a le secret. Adepte des mélodies pop aux ambiances bizarres (presque sombres avec Inner Fire), l’artiste nous propose de (re)découvrir son univers organique, tel le jardinier fier de son champ, cultivé avec amour depuis presque une vingtaine d’années. La majorité des titres sont dans leur état le plus pur (Where Is It All Going ?), consommables en l’état ou digestifs appropriés (Plant Music). Chad VanGaalen a su synthétiser dans son nouvel album son art, malgré les contraintes liées à la pandémie. C’est ce qui fait de World’s Most Stressed Out Gardener un bon album : c’est une œuvre travaillée, nourrie par le souci du détail de son compositeur, qui divertit et s’écoute très simplement.

.

.

Andy Shauf – Wilds (Anti-)

.

.

Après le très bon Foxwarren en 2018 avec le groupe du même nom et The Neon Skyline en 2020, Andy Shauf revient en solitaire avec Wilds. On retrouve la fameuse Judy du précédent album sur le titre d’ouverture Judy (Wilds). Mais c’est surtout la voix fragile de l’artiste que l’on retrouve (Believe Me), qui nous rappelle un regretté Elliott Smith, dans un registre plus apaisé (Call). Les compositions sont très épurées et acoustiques, avec des couleurs venant nuancer les mélodies (Jaywalker). L’artiste narre sur les neuf titres sa romance avec sa muse Judy, dans ses hauts et ses bas (Television Blue). Wilds est donc un moment de tendresse, qui parlera aux sentimentaux.

.

.

José González – Local Valley (Imperial Recordings)

.

.

L'artiste suédois José González sortait en septembre dernier Local Valley, une œuvre acoustique et ethnique, dans le style folk & pop qui lui est propre. S’étant fait connaître en 2003 avec sa reprise du titre Heartbeats de The Knife, l’artiste a depuis sorti deux albums avec le groupe Junip, trois en solo et de nombreuses collaborations (jeux vidéo, films…). Local Valley se présente en œuvre folk acoustique, dans la lignée de Veneer et de Vestiges & Claws. On y apprécie les morceaux en guitare/voix (The Void), fingerpicking (Horizons) ou en arpèges (Lasso In). S’y greffent des compositions un peu plus rythmiques, inspirées des rythmes africains (Head On, Swing). Sans doute l’influence de ses origines argentines, mises en avant sur les titres Lillia G (qui nous rappelle un certain Devendra Banhart) ou le titre éponyme Valle Local (Local Valley en espagnol). L’artiste chante donc dans la langue natale de ses parents sur ces titres, mais n’oublie pas pour autant sa langue natale à lui, le suédois, magnifiquement exploitée sur le titre Tjomme, qui unit ses deux cultures et ses influences musicales. Local Valley est donc un concentré de la personnalité riche et créative de José González, qui sait prendre son temps pour créer des univers musicaux lui ressemblant, humbles et authentiques.



par Jonathan
le 30/01/2022

Partager cet article :










A lire également sur dMute :
Jassbusters
(2018)
Mexican Summer
Pop indé / Pop alternative
The Party
(2016)
Anti-
Pop / folk
Shrink Dust
(2014)
Sub Pop
Indie Folk
Veneer
(2004)
Agenda Music
Folk

0 commentaire
Laissez un commentaire
Nom (obligatoire)
Mail (ne sera pas publié) (obligatoire)
Site web (facultatif) Recopier le code ci-dessous (obligatoire)



dim. 14/04 - Chronique
Drahla - Angeltape
mar. 09/04 - Reportage
Autechre @ Le Trianon - 06-04-2024
dim. 07/04 - Blog
Dinoh - Deuxième Premier
ven. 05/04 - Blog
Hannah Miette - Hannah Miette
ven. 29/03 - Chronique
Rank-O - Monument Movement
jeu. 28/03 - Chronique
Halo Maud - Celebrate
mar. 26/03 - Chronique
Daudi Matsiko - The King Of Misery
 newsletter : 
ok





Equipe/Contact  |  Partenaires  |  Présentation  |  Crédits  |  Newsletters