Artiste discret pour ne pas dire confidentiel, le clarinettiste britannique Gareth Davis progresse dans les sous-sols de la musique expérimentale en multipliant depuis 2008 les collaborations avec d'excellents musiciens en marge (Merzbow, Machinefabriek, Oiseaux-Tempêtes ou encore Aidan Baker) chez divers labels largement appréciés dans nos pages : Sonic Pieces, Miasmah, Home Normal, et aujourd'hui IIKKI. Gareth Davis signe là sa deuxième œuvre véritablement solo après son bel album Filament (2016), longue immersion dans les bras de Morphée sortie sur un autre label cher à nos cœurs, le fameux "marchand de sable" Slaapwel Records.
In Vivo poursuit les errances nocturnes de Filament via des compositions qui louchent ici vers un certain orientalisme (la magnifique In Vivo II ci-dessous) ou s'aventurent là dans des textures électroniques rappelant les travaux glitch de Vladislav Delay sur certains de ses albums (In Vivo I et In Vivo VI ouvrant et refermant l'album). La clarinette de Gareth Davis ne souhaite aucunement se mettre en valeur et surplomber l'ensemble, elle serait plutôt une passerelle entre des mondes distincts, un instrument de jonction qui chercherait à associer d'une part la musicalité dans ce qu'elle peut avoir de plus pur et d'autre part une forme de transe contemplative. Il faut entendre les crissements inauguraux d'In Vivo V et sa lente plongée vers les limbes pour s'en convaincre : Gareth Davis est certes un grand musicien mais il reste surtout un sorcier hors-pair.
In Vivo est disponible à cette adresse.
