S'il est assez clair que l'on dira bientôt adieu à 2020 en tirant la chasse d'eau, cette année pandémique aura néanmoins permis l'émergence d'œuvres marquées à leurs manières par le contexte inédit qui en a découlé. Demain Sans Faute renvoie justement à cette époque trouble que nous subissons, à l'anxieté qu'elle a pu procurer et à nos doutes concernant des lendemains qui déchantent. Demain Sans Faute compile les premiers EPs d'un musicien présent à la guitare ou à la batterie dans d'autres projets louchant vers le noise rock (Marylin Rambo, Presque Maudit) mais naviguant ici en solitaire. Aurélien confectionne tout de A à Z dans un pur esprit DIY, de la composition à l'enregistrement en passant par le visuel des albums et la gestion de son label Epicericords.
Souvent improvisées pour être ensuite remontées et bidouillées lors du mixage, les compositions de Demain Sans Faute ont su digérer de nombreuses musiques instrumentales dans les marges, ces mêmes marges que nous affectionnons tant ici. Avec ses ambiances dronesques, ses percussions indus et ses guitares stridentes, Demain Sans Faute caresse rarement dans le sens du poil et semble avoir été marqué en partie par les expérimentations radicales de This Heat ou du génial When It Vanitas.. de Brise-Glace. Quelques respirations légères appuyées par des synthés profonds (ceux de Netflix prend le contrôle pourraient être un clin d'œil amusé à ceux de la série Stranger Things) viennent toutefois apporter du relief à cet album disponible à cette adresse.
