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Florilège musicopathe

: #19 : L'Abécédaire des Oublié.e.s de 2019



Les débuts d'année sont souvent le moment des bilans. En tant que musicopathe chronique, ça ne nous satisfait plus. C'est pour ça qu'on vous propose plutôt de vous parler de ces artistes dont on a pas pu vous causer et qui ont pourtant sorti de drôles de disques en 2019. Régalez vous !

Aesop Rock & Tobacco - Malibu Ken
[Rhymesayers]

Un disque étrange pour une rencontre qui coulait de source. Aesop Rock, fer de lance de feu-Def Jux Records, s'acoquine pour la première fois sur un long format avec Thomas Fec aka Tobacco, ancien frontman du groupe psyché-rock Black Moth Super Rainbow. Ces deux-là se connaissent pourtant depuis plus de dix ans mais jamais l'opportunité d'un travail en commun de longue haleine ne s'était présentée. 2019 scellera donc cette union.
Le M.C. de Long Island, parmi les plus excentriques et lettrés de ces quinze dernières années, s'en donne à coeur joie sur les instrus analogiques bien farfelues, gavées de 8-bits et de vocoder, de son acolyte. Le résultat est plus que probant, avec au passage un artwork signé Gunsho bien cradingue, le Ken de Barbie en mode Petite Vérole & Cirrhose, tout un programme.


Beans - Ace Balthazar
[Tygr Rawwk Records]


Voici un Lp qui, s'il n'offre rien en terme d'espoir, a le mérite d'être sans concession, à l'instar de son auteur, le désormais légendaire Beans, co-fondateur de l'Anti Pop Consortium, aujourd'hui plus engagé que jamais dans son pays. Trump oblige !
Livrant ses pensées les plus sombres dans l'esprit des grands conteurs dystopiques, à grands coups d'allégories, il fait sens impitoyablement, dans une époque qui n'en a plus vraiment.
Il en profite surtout pour nous rappeler que si le hip-hop dans son ensemble ne s'est pas spécialement amélioré au fil du temps, il est devenu on ne peut plus vital : un art de combat et de révolte essentiel.


Ceschi - Sad, Fat Luck
[Fake Four Inc.]


A nouveau aux côtés du beatmaker de Saskatoon au Canada, Factor Chandelier, Ceschi manie sans vergogne le premier degré et l'étalage d'états d'âme. C'est clair que ce n'est pas la pudeur qui le freine !
L'inspiration lui vient essentiellement d'un profond désespoir né avant tout de la multitude de catastrophes que la vie lui a réservé. Voici donc un disque au propos sombre, c'est le moins qu'on puisse dire, qui tranche radicalement avec les intrus, hybridation d'électro-pop et de folktronica.
C'est finalement ça , sa marque de fabrique : cette soif d'expérimentation et ce besoin viscéral d'exulter, de purger le mal par le mal. Un lp cathartique et intense.


D-Faz & Brzowski - OneNationUnderDog
[Dora Dorovitch]


Une bombe de disque ! Politique, une nouvelle fois. C'est le premier de ce jumelage Lyon /Portland.
Un son massif et des lyrics au vitriol. Les deux gones de D-Faz, requins des studios chantre d'une Bass music très rock, s'associent au MC du label underground Milled Pavement Records, Brzowski (on croise aussi sur deux titres le rappeur du Bronx, Oddateee) et son flow ténébreux et rocailleux ainsi qu'au beatmaker Noize Maker. L'alliage des quatre est compact, d'une puissance sans bornes.
Ca frappe fort et longtemps. Pas de répit et à la sortie, un regain d'énergie pour l'auditoire ... Une belle montée de rage !


E-L-R - Mænad
[Prophecy Productions]


Post-métal aux tendances expérimentales et aux accents métaphysiques bien prononcés, la musique de E-L-R est hypnotique, littéralement tellurique tant elle invite à ressentir la puissance et l'énergie de la Terre.
Le trio suisse revendique ces accointances quasi chamaniques et une sincère conscience spirituelle. Rien de très folklorique là-dedans mais bien de profondes convictions.
Tout ça fait de ce disque une oeuvre à part, une espèce de "doom dyonisiaque" qu'on pressent comme forgé à travers quelques festins bien excessifs et les émotions extatiques qui en découlèrent.
Une bonne découverte en la matière, bien heavy et barrée à souhait !


Froth - Duress
[Wichita Records]


Avec leurs claviers et leurs guitares tout feu tout flamme, le trio angeleno se met au service d'un rock shoegaze totalement psychédélique.
Bien rugueux, Lo-Fi comme il faut, ce disque est captivant de bout en bout. Tantôt brumeuses, tantôt plus lumineuses, les ambiances se succèdent et le frisson véritable qu'elle procure est des plus réjouissants.
Le seul bémol dans cette histoire, c'est de s'être rendu compte que c'était déjà là leur quatrième Lp et qu'on ne les découvrait qu'à peine. Tout ce temps perdu tout de même !


Guaxe - s/t
[OAR]


Encore du psychédélisme, brésilien ce coup-ci. très pop-rock. Dino Almeida et Pedro Bonifrate se rejoignant sur ce projet commun après avoir écumé moultes scènes avec leurs groupes respectifs : Boogarins et Supercorda.
Devenus potes à force de se croiser dans divers festivals mais aussi de jouer l'un avec l'autre dans leurs combos, il y a presque une évidence dans la création de Guaxe (prononcé Gwah - Shee).
Un tourbillon de sept pop songs, enregistrés sur de vieux 4-pistes, du matoss déglingué, des guitares à dix cordes ... Ces chansons abordent des sujets triviaux comme d'autres plus engagés (l'esclavage d'hier et d'aujourd'hui, la politique cauchemardesque de leur pays ...) sans forcer le trait mais plutôt en le suggérant, l'insinuant délicatement.
Un disque capiteux et kaléidoscopique.


Half Japanese - Invincible
[Fire Records]


La bande à Jad Fair fait du bruit depuis la fin des années soixante-dix. et franchement, en ce moment, ils sont au taquet.
Ils enchaînent les très bons disques. Et celui-ci ne déroge pas à la règle. Il est même en haut du panier.
Rock, pop, grunge Lo-Fi, peu importe le registre c'est toujours d'une élégance folle, d'une folie élégante et fragile. C'est étrangement bancal et monumental à la fois, peuplé de monstres, d'horreur que seul l'amour parvient à chasser.
A l'heure où Daniel Johnston ne chantera plus jamais, c'est bon de se dire que ces gars sont encore là, bien à bloc. Chapeau bas !!


Ibibio Sound Machine - Doko Mien
[Merge Records]


Mené par la charismatique Eno Williams, la Machine à Sons Ibibio (langue maternelle de la chanteuse ), une fois lancée, est quasi inarrêtable.
Onze titres d'une efficacité confondante, éclectiques, riches et enracinés dans la culture nigérianne dans laquelle a baigné Eno. Mais pas uniquement.
Le collectif londonien est plein de ressources. Terriblement dansante, leur musique est un génial imbroglio de disco-highlife, de post-punk et d'électro dont le seul et unique but est d'exploser les dancefloors du globe à grands coups de groove. Fantastique ! Et effrotable pour les guiboles !


Joris Voorn - Four
[Spectrum Records]


Retour sur long format du Hollandais. Et sa tech-house est toujours aussi soyeuse et dansante. Rêveur ou avec des fourmis dans les jambes, vous devriez y trouver votre bonheur.
S'éloignant de ses influences typées "Motor City", il colore dorénavant ses compos de breakbeat, d'ambient. Il s'appuie plus sur les mélodies et ose mêmle les rappels bien "rave 90's" (il se paie la gaufre d'un titre avec les vieux briscards d'Underworld). C'est bon ces artistes que la nostalgie n'effraie pas !


King Midas Sound - Solitude
[Cosmo Rythmatic]


Retour tout en apesanteur, sombre et décharnée du producteur The Bug et de son compagnon de route, le poète Roger Robinson sous la bannière du King Midas Sound (K.M.D.).
Dub-ambient du désespoir, ode noire à l'isolement et à la perte, la musique des K.M.D., d'une beauté neurasthénique rare, n'est pas à mettre entre toutes les oreilles : l'exploration sonore des abysses proposée là pourrait bien être sans retour.
Radical et stupéfiant, Solitude est un disque dépressif et ravagé ... Comme l'hiver et Bukowski qui inspire quelques textes !


Lenzman - Bobby
[Metalheadz]


Alors, un Lp de Drum'n'Bass signé sur Metalheadz en 2019, ça ne se manque pas ! D'autant plus quand l'artiste concerné manie aussi bien l'art du crossover entre hip-hop, jazz et soul.
Porté par des ambiances mélodiques chaleureuses et parfois plus mélancoliques, Lenzman se livre comme jamais, expliquant très clairement que ce disque s'appuie sur sa propre vie : le fait de devenir papa le replongeant dans son enfance, lui qui fut élevé par son père (qui signe l'artwork, le nom du doudou de sa fille, Bobby, devenant le titre de l'album).
Un disque complexe et personnel, à l'avant-garde de la drum'n'bass d'aujourd'hui.


Moodymann - Sinner
[KDJ Records]


On suit Moodymann depuis un bail maintenant. Un personnage rare dans le Music Circus. A tous points de vue.
Discographiquement parlant déjà. Voilà cinq ans de passés sans avoir eu de ses nouvelles. Artistiquement aussi, tant son approche de la deep-house est différente.
Cet Ep, bien cossu, confirme la règle. Torride et suave, mélancolique et fièvreux, ce disque est - une nouvelle fois - irrésistible. Un tel sens du groove et une telle science "climatique" des breaks est vraiment unique en son genre.
Rare qu'on vous dit... RARE !!!


No Bra - Love & Power
[Muskel Records]


Ce troisième Lp de la musicienne, productrice et interprète No Bra (Susanne Oberbeck à la ville), est un manifeste sur fond d'électro hip-hop tendance indus. L'artiste lance là un défi aux hiérarchies du pouvoir pour elle trop binaire - patriarcat, matriarcat ... - et propose d'éclater le carcan traditionnel qui régit les relations humaines depuis des siècles.
C'est une réflexion brut de décoffrage sur les pratiques sexuelles (sadomasochisme, polyamour, ...) leurs assujettissements à l'argent, et surtout l'impact que de telles interactions ont sur la pop culture et plus généralement sur l'art, autant que sur les orientations politiques prises par la société.
Audacieuse et provocante, No Bra livre un disque fascinant et dérangeant. Tout ce qu'on aime !


Ot To, Not To - It Loved To Happen
[New Info]


Voilà le R'n'B du futur, produit d'un duo créatif new-yorkais, Ian Mugerwa et Noah Smith aka Ot To, Not To, qui sort son deuxième album en toute discrétion. C'était sans compter notre esprit fouineur. On les a débusqués les filous.
Et de la filouterie, il y en a dans ces dix titres.
Simple et douce, combinée à une approche introspective éclairée, leur écriture fusionne différents éléments de folk, de musique classique et de fields recordings qui tressent une trame envoûtante et mystérieuse.
Un alliage qui redonne du suspens - et ma foi, un avenir - à l'histoire d'un genre par trop perverti.
Très classe !


Pixvae - Cali
[Les Disques Bongo Joe]


Anthropologie, botanique et musicologie sont les trois mamelles auxquelles s'abreuve ce disque. Enregistré entre Lyon et Cali, il en ressort une (ef)fusion latin-core de chants traditionnels colombiens et d'une noise aux accents free jazz très organique.
Entre psychedelia et currulao (musique et danse d'essence afro-colombienne dite "danse de marimba"), polyphonique et polyrythmique, saturée et endiablée, la musique de ce gang polyglotte nait de rencontres multiples pour s'ancrer dans le présent et y insuffler une forte dose de transe, hybride et sauvage. Les même qualité que celles de ce palmier-pêche aux racines noueuses qui s'épanouit sur les côtes andines du Pacifique : le Pixvae.
Rural et urbain à la fois, chaloupé et épileptique, l'art des Pixvae explose le consensus mou qui règne autour de la World Music et injecte du paradoxe dans la Sono Mondiale. Génial !


Quirke - Steal A Golden Hail
[Whities]


Le grand frère de Josh Quirke avait l'habitude de collectionner les flyers des teufs pirates où il se rendait dans les 90's. Trop jeune pour l'accompagner, Quirke a pu cependant vivre ces "warehouse parties" par procuration : à distance et dans sa tête. Il s'est ainsi forgé une image mentale de ces évènements, forcément meilleure que la réalité, parce que sans limite.
De ces divagations nait une musique aux accents rave, plus sobre et éthéré que ce qui était produit à l'époque.
Ainsi mis au goût du jour, voici une IDM teintée de breakcore, nimbée d'ambient brumeuse et de textures fuyantes et instables. Calme et fénétique à la fois.


Rhiannon Giddens & F. Turrisi - There Is No Other
[Nonesuch Records]


Quand une ex-chanteuse lyrique de Nashville, virtuose du banjo et du violon, s'associe à un improvisateur jazz italien, on aboutit à ce chef d'oeuvre de gospel-bluegrass incandescent qui virevolte vers les sphères mystiques et engagées d'un oratorio afro-blues.
En véritable chercheuse, Giddens n'a eu de cesse de mettre en lien les musiques du monde et le folk américain. Et elle offre ici son plus éloquent ouvrage.
Une célébration sans fard du partage et de la libre circulations des idées. Une mise en garde aussi, claire et précise, contre les dangereux défenseurs d'une certaine altérité, celle qui voudrait que l'autre ne soit que danger.
"There Is No Other" nous explique ces deux artistes. C'est tout simplement brillant, dans tous les sens du terme !


Stephen Mallinder - Um Dada
[Dais Records]


Membre fondateur du séminal Cabaret Voltaire en 1973 avec Richard H. Kirk et Chris Watson, Mallinder signe son premier Lp en solo depuis trente-cinq ans.
Prolongement des travaux du groupe de Sheffield, synthétique et robotique, plutôt efficace, ce disque revêt un aspect plus "artisanal" qu'"arty". Une approche DIY revendiquée par son auteur qui semble autant s'éclater dans le bricolage de morceaux à tiroirs complexes bourrés de chausse-trappes que dans d'autres plus directs.
Globalement ça part dans tous les sens tout en gardant une certaine unité artistique axée sur l'authenticité et le lâché prise d'une imagination débridée .


Tunes Of negation - Reach The Endless Sea
[Cosmo Rythmatic]



Sam Shakleton revient aux affaires sous le pseudo Tunes Of Negation et s'adjoint les services d' Heather Leigh, la chanteuse des Charalambides et des musiciens Takumi Motokawa (déjà croisé sur le Devotional Songs de Shackleton) et Raphael Meinhart, vibraphoniste de son état. Il nous livre un Lp d'une densité et d'une force évocatrice impressionnantes.
Cette sensation réside dans le mystère qui envahit chaque titre. Difficile d'employer un autre terme que "Trip" quand on essaie d'exprimer ce que l'écoute prolongée (ou pas) de ce disque génère.
On comprend rapidement qu'il faudra donner de soi pour en pénétrer les arcanes. C'est en soi une véritable expérience transcendantale.
Depuis longtemps largué des amarres du dancefloor, Shackleton en rajoute une couche dans l'azimutage. Esotérique et bizarre, cette musique déboussole pour mieux réorienter. Elle assoit pour mieux nous faire courir.
Une sorte de "Progressive Dubstep" à forte concentration cosmique. Une bombe sonique venue d'un autre univers, à l'image, beaucoup moins déprimée, de la dernière sortie de King Midas Sound, disque lui aussi sorti cette année chez Cosmo Rythmatic.
On notera également le travail sur l'artwork de Zeke Clough, un habitué de l'illustration des Lp de Shackleton et de feu-Skull Disco, label fondé en son temps par ce dernier et Appleblim.


Unschooling - Defensive Designs
[Collectif SOZA]

Joli brassage de noise et de post-rock bien Lo-Fi, ce nouveau projet de Vincent Février de MNNQNS sonne comme au XX° siècle, l'époque des walkman et du scotch sur les cassettes pirates. C'est d'ailleurs sur ce support qu'est diffusé l'album. A l'heure de la célébration des années 2010, c'est tout à fait décalé.
Alors c'est clair, ça grince, ça craque, ça hurle aussi pas mal . C'est plein de rythmiques concassées, de réverbs et de pains dans tous les coins. Rien de neuf sous le soleil, même du plutôt daté. Mais c'est ça qui est bien, et pi c'est tout !


Vuono - White Dots
[Svart]


Ce disque est d'un calme olympien (on devrait plutôt parler de Valhalla pour ce quintet finlandais). Calme, de prime abord. Puis monte les soubresauts de ce folk-rock psychédélique. Une voix hypnotique, émouvante, introvertie qui s'entremêle à des mélodies complexes, quelques embardées expérimentales sur les harmonies redonnant de la vie à des morceaux très mélancoliques. S'engage un va et vient entre torpeur et tempête, le tout savament orchestré.
Une belle découverte.


Writhing Squares - Out Of The Ether
[Trouble In Mind]


Du cosmic-punk joué les doigts dans la prise par un duo de Philadelphie à coups de drones et de jazz.
Sans guitare, mais avec une basse, un sax et une boîte à rythmes. Quelques nappes de synthés font varier les plaisirs entre calme et oppression. Oui, ce disque est vicelard et distordu.
On croirait assister en direct au coït infernal entre James Chance et les Stooges. C'est pas spécialement beau à voir, mais bordel, comme c'est bon pour les oreilles !


Xiu Xiu - Girl With Basket Of Fruit
[Polyvinyl Records]


Apreté et frénésie sont les premiers mots qui viennent à l'écoute de ce dernier opus des Xiu Xiu. Au duo originel , Jamie Stewart et Angela Seo, s'ajoutent quelques personnages haut en couleur, comme Elliott Reed, Greg Saunier des Deerhoof ou encore Eugene Robinson des terrifiants Oxbow.
Véritablement au bout de sa vie, Jamie Stewart donne l'impression d'avoir quitté le monde des vivants, errant dans les limbes de son propre cerveau lunatique dont les échos distordus semblent servir de canevas à l'élaboration de ce disque aliéné.
De crises de fureur rythmique - les percussions sont omniprésentes - en accalmies où seule la voix de Stewart prédomine (on notera le travail énorme de production sur ce point, Saunier et Tara Jane O'Neil n'y étant certainement pas pour rien), c'est un torrent sonique qui sort de la platine. Un déluge d'une violence dévorante. Dévoré, c'est d'ailleurs l'idée qu'on se fait de l'état d'esprit du leader des Xiu Xiu. On le sent littéralement rongé de l'intérieur - on pense alors à certains enregistrements déchirants d'Antonin Artaud .
Ce disque expérimental, loin des incartades pop des dernières sorties du groupe, est extrême et effrayant, détraqué. Et pourtant on y est retourné souvent. Et, oui, où sont les malades , hein ?
Cela reste une expérience à part entière, remarquable, mais carrément flippante !


Yugen Blakrok - Anima Mysterium
[IOT Records]


Avec son deuxième opus, la "Gorgon Madonna" de Port Elizabeth (Afrique du Sud) impose son style. Une présence vocale hallucinante (et quelques featuring de haut vol dont le mythique Kool Keith) posée sur les instrus dévastatrices, à la noirceur charbonneuse du beatmaker de Johannesburg, Kanif The Jhatmaster.
Ecouter ce disque c'est assister à un véritable rituel païen sur fond de hip-hop occulte, dopé à l'afro-futurisme et de post-punk.
C'est littéralement obsédant, certainement dangereux pour la santé. Mais on est pas en sucre comme dirait l'autre.
Une pure beigne, voilà tout !


Zurkas Tepla - Occasion Smell
[KlammKlang Tapes]


Quatrième Lp pour le Russe Zurkas Tepla, diffusé sur cassette et assorti d'une BD. Un mélange opaque de musique concrète et d'electro-noise abrasive.
Succession de scénettes harmoniques et de textures sonores revêches, ce disque est assez difficile d'accès, mais en chercher la clé fut une expérience redoutable et vivifiante.
Tout ce qui apparaissait si conceptuel, prend alors corps, s'animant même , pour tout emporter sur son passage.
Déroutant et haletant de bout en bout.



par Yvan
le 19/01/2020

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