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Florilège musicopathe

: #12



Ce sera cette fois-ci un florilège en plusieurs actes. Voici la première partie de notre tour d'horizon des sorties que nous avons loupé, ou du moins que nous n'avons pas évoqué sur le site. Au programme : Last Days, Richard Francés, Aquaserge, Élodie et Beach Fossils. A suivre...

Last Days - Seafaring (n5MD)

Quelques sorties auront enchanté notre année au rayon néoclassique, des œuvres à la fois graves et légères, et au plaisir d'immersion sans cesse renouvelé. Citons Bing & Ruth dont nous avions déjà loué les louanges dans nos pages, citons également certains disques plus récents comme l'album Hymn Binding du duo américano-suédois From the Mouth of the Sun et ses envolées lumineuses, le nouveau Balmorhea ou encore ce beau Through the Sparkle né de la rencontre entre l'ancienne pianiste de Rachel's (Rachel Grimes) et le quator français Astrïd. Graham Richardson aka Last Days offre quant à lui avec Seafaring l'un de ces voyages méditatifs évacuant les mauvaises ondes quotidiennes en quelques compositions rêveuses et contrastées. L'américain prend ici le large et vient respirer l'air marin à travers une collection de petites bulles en suspension offrant toute une palette de sonorités modern classical exécutées avec maîtrise.

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Richard Francés - 01112012 (Jungle Gym Records)

Nouveau venu dans la vaste sphère electronica, le français Richard Francés nous a offert en début d'année un premier effort de kosmische music feutrée flirtant avec les nappes planantes de l'ambiant. L'album a toutefois été distribué en catimini dans un format cassette desservant peut-être les textures limpides et granuleuses de son matériaux mais quoiqu'il en soit ce 01112012 promet un avenir radieux au jeune bidouilleur. Il fallait le voir tripoter les câbles de ses machines modulaires sur la scène de la Maroquinerie lors de la Gonzai Night, plongeant l'auditoire dans un flux massif d'ondes provenant d'une musique rétrofuturiste se dérobant en permanence. Richard Francés a déjà d'autres cordes à son arc puisqu'il a également sorti dans la foulée un album de 30 drones tenus quotidiennement en mai dernier, en écoute intégrale à cette adresse. Affaire à suivre.

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Aquaserge - Laisse Ça Être (Almost Musique)

Malgré son titre francisé renvoyant vite fait aux fab four (Let it Be), ce serait plutôt du côté de la folie d'un Albert Marcœur qu'il faudrait situer la musique protéiforme d' Aquaserge (A quoi sers-je ?). De la folie oui, mais de la folie prise au sérieux, soit de la folie contenue, un peu conceptuelle, et avant tout de la folie structurée dans des morceaux bigarrés, imprévisibles et souvent jubilatoires. Il faut dire qu'avec un tel attirail de big band cuivré les possibilités étaient nombreuses, et bien en a pris aux français de ne pas se priver et de se permettre à peu près tout sans que ça ressemble forcément à du n'importe quoi. Avec une aisance remarquable, Aquaserge et ses membres mutants osent surtout les fusions improbables, quand bien même le résultat peut paraître difforme, et viennent même faire un petit détour vers le post-rock tortoisien (Virage Sud) histoire de nous prouver qu'ils ont bon goût.

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Élodie - Vieux Silence (Ideologic Organ)

Au moment même où nous écrivons ces lignes, Élodie s'apprête déjà à livrer un successeur à l'album qui nous intéresse ici. Ce duo précieux formé d'Andrew Chalk et de Timo Van Lujik est en effet très prolifique depuis l'année dernière, continuant de naviguer en eaux troubles, quelque part entre l'ambient et le minimalisme tout en laissant intervenir des instruments au gré de leurs rencontres, de leurs envies et des improvisations qui en découlent. Les deux flamands signaient en 2016 peut-être l'un de leurs plus beaux disques, Grisailles, un album cotonneux et extrêmement silencieux, si bien qu'on l'entendait presque respirer. Le silence est ici encore au rendez-vous, il est souvent même la matière première des compositions du duo mais s'efface ici succintement pour mieux laisser la place à de nouveaux instruments : le piano de Tom James Scott, la guitare pedal steel de Daniel Morris et la clarinette Jean-Noel Rebilly. Une fois n'est pas coutume, le résultat est magnifique.

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Beach Fossils - Somersault (Bayonet Records)

Il y a parfois dans la pop - et dans la musique en général - les albums qui gonflent au fil des écoutes et ceux qui hélas se dégonflent à vue d'œil. Somersault, bien qu'assez inoffensif, fait assurément partie de la première catégorie, gagnant une sympathie que d'autres perdent derrière une grandeur souvent forcée. Parlons alors ici de grandeur de la (fausse) petitesse, soit une indie pop solaire et sans esbroufe dont les mélodies ouvrent sur des chansons aux coutures claires et aux dorures légères voire absentes. Parlons de chansons surtout, celles-ci se démarquent bien plus que sur leur prédécesseur Clash the Truth qui avait tendance à privilégier les effets quasi shoegaze à l'écriture. On pense bien sûr à Real Estate et à leur fabuleux album Days (2011), ce Somersault possédant la même fraîcheur, la même efficacité mélodique et surtout cette même faculté à nous faire titiller du doigt la touche replay de notre lecteur une fois l'album terminé.

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par Romain
le 15/10/2017

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