Ils sont quatre, viennent de Liverpool, se sont vite imposés comme l'un des groupes majeurs de la pop et ce ne sont pas les Beatles. Echo & The Bunnymen ("echo" étant le nom donné à leur boîte à rythme avant que la bande à Ian McCullogh recrute son premier batteur) ont signé durant les années 80 une série d'albums précieux ayant chacun sa saveur, sa teinte. Après le post-punk atmosphérique de Crocodiles (1980), après les ambiances cold wave d'Heaven Up Here (1981) et avant le romantisme / symphonisme d'Ocean Rain (1984) et ses singles phares Nocturnal Me et The Killing Moon, il y a cet incandescent Porcupine.
L'album accueille pour la première fois chez le quator des instruments classiques et des tonalités plus traditionnelles, allant même jusqu'à puiser dans le Gagaku lors de l'intro du morceau titre Porcupine. Mais surtout ce troisième opus est parcouru par un souffle épique qui en fait autant l'un des sommets pop rock des années 80 qu'une de ses plus grandes injustices, celle d'un groupe à la classe folle (certes d'une certaine froideur) ayant finalement laissé peu d'empreinte à son époque. Les anglais n'avaient peut-être pas les grands tubes fédérateurs de U2 ou des Simple Minds, leur chanteur n'avait peut-être pas le look corbeau de Robert Smith des Cure. Rien de remarquable soit-disant, et pourtant tout était remarquable chez Echo & The Bunnymen et ce Porcupine livré ici entièrement.