Un an avant la dissolution de Bauhaus, le guitariste Daniel Ash mit sur pied son propre projet musical, Tones On Tail, au côté du bassiste et batteur du groupe, respectivement Glenn Campling et Kevin Haskings. Loin de la noirceur baroque de Bauhaus et de l'influence de son charismatique frontman Peter Murphy, le trio s'évertua à faire de la pop un terrain d'expérimentations et d'expériences sans limite.
Daniel Ash a développé au sein de Tones Of Tail une approche plus iconoclaste de la composition et de la recherche sonore, mettant en avant des techniques de productions parfaitement avant-gardistes, donnant par exemple une large part au retraitement des instruments et à l'électronique. C'est pourquoi sans doute, ce projet en forme de laboratoire demeura aussi longtemps le secret le mieux gardé de l'histoire de Bauhaus, jusqu'à ce qu'il ne ressurgisse de l'ombre plus de 20 ans après sa formation, sous la forme d'une compilation publiée par le label Beggars Banquet en 2011, constituée de plusieurs Ep's et d'une poignée d'inédits. Weir Pop, c'est son nom, est aussi ce qui définit le mieux le son de Tones on Tail. Une porte d'entrée rêvée pour se replonger dans le chef d'oeuvre Pop, l'unique album sorti en 1984.
Parmi tout le bestiaire moderne de Pop - des tubes post-punk War ou Movement of Fear, à la ballade dub Lions ou l'electro dada de Slender Fungus, sans oublier l'imparable Performance et ses arpegiators et guitares dronesques - on retient l'atmosphère crépusculaire de Rain, morceau de clôture de Pop où des lames de fond synthétiques caressent des entrelacs de drones électrifiés avant que la voix de Daniel Ash ne donne forme à une authentique ballade post-moderniste. Sans conteste l'un des titres les plus poétiques du groupe et une des plus belles compositions de son leader.
