Depuis quelques mois, les américains de Liars ont introduit un leitmotiv intriguant dans les photos qu'ils postent sur leur page Facebook. Entre mystère et burlesque, ils utilisent dans toutes les situations possibles une "chevelure" faites de fils aux innombrables couleurs flashy. Mascotte de Mess, septième album de Liars, cette chevelure annonce clairement la couleurs: inutile de regarder un chemin préétabli pour imaginer ce que ce trio nous prépare.
Mess on a mission, premier morceau à l'écoute de leur nouveau laboratoire musical s'infiltre entre changement et continuité. La continuité tient avant tout aux sons très électroniques choisis par Liars depuis Wiixiw, le précédent album sorti en 2012. Pourtant, Liars se reconnaît moins à son style qu'à une évolution constante. Là encore, les sons électroniques ne sont plus aux services d'une électro-pop relativement insouciante mais d'une mélodie plus abrupte et froide, reprenant l'héritage de Kraftwerk et du post-punk qu'ils affectionnent tant. Si leur période de rock expérimental semble vraiment abandonné, l'esprit qui les animait est toujours aussi vivace dans ces territoires peut-être consensuels.
Sauront-il maîtriser ce nouveau domaine avec autant de bonheur que les précédents ? Si leur capacité à jouer les caméléons n'est plus à prouver, il ne tient qu'à eux de réussir ce nouveau pari.
par
Patrice Vibert
le 14/01/2014