Quoi de commun entre la fin du XIXème siècle et les années 70 ? Sans doute un certain goût pour l'ambiguïté sexuelle, un certain décadentisme, une désillusion esthète. Tous les ingrédients à l'origine du glam rock.
Un esthétisme assez raffiné et pourtant très loin du rock progressif qui commence à s'imposer sous l'impulsion des Pink Floyd. Un rock qui retrouve les bases du rock'n roll quelques années avant le punk, une goût pour l'extravagance vestimentaire que le mouvement gothique ne reniera pas, des morceaux courts et pop qui invitent à la danse. Une musique qui ne se veut donc plus révolutionnaire mais populaire, facilement mis en scène dans les nouvelles émissions de télévision visibles par des spectateurs de plus en plus nombreux.
Avec T Rex, les Sparks, Roxy Music va aussi faire son apparition sur cette scène. Trois étudiants en art, Bryan Ferry, Brian Eno et Andy Mackay vont utiliser leur goût pour le pop-art dans leur jeune groupe. Le succès est immédiat et leur premier album éponyme en 1972 signera le début d'une nouvelle époque.
Tous ces ingrédients sont présents dans « Virginia Plain », un de leurs premiers succès. Bryan Ferry a déjà l'image du séducteur qui fera son succès dans la décennie suivant avec « Avalon » et « Slave To Love ». Mais ceci est un autre temps, Brian Eno aura quitté Roxy Music dès 1973 pour devenir producteur et fondateur de l'ambiant.
Bryan Ferry est peut-être l'incarnation absolue de l'époque glam. Une époque décadente, fin des illusions, crise du pétrole. Quand tout est vain, la séduction reste la seule valeur à cultiver.
par
Patrice Vibert
le 06/08/2013
